Page:Sand - L Homme de neige vol 1.djvu/30

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à la trouver ouverte, et, voyant qu’elle n’était retenue par rien, il s’en allait à l’aventure avec précaution. Il n’eut pas fait trois pas, que sa bougie s’éteignit. Heureusement, le poêle flambait, et il put l’y rallumer, tout en écoutant avec un certain plaisir le sifflement aigu et plaintif du vent engouffré dans le passage secret.

Cristiano avait l’esprit romanesque, et se plaisait aux poétiques fantaisies. Il lui sembla que les esprits enfermés si longtemps dans cette salle abandonnée se plaignaient à lui d’être dérangés dans leurs mystères, et, comme, d’ailleurs, il craignait que le froid n’aggravât le rhume du pauvre Jean, il eut soin, en sortant, de repousser la porte derrière lui, après avoir remarqué qu’elle était extérieurement garnie de forts verrous, mais que son propre poids suffisait pour la faire adhérer à son encadrement.

Nous le laisserons marcher à la découverte, et nous introduirons un autre voyageur dans la chambre de l’ourse.

Celui-ci entre aussi par surprise ; mais il est accompagné d’Ulphilas, qui l’éclaire avec respect, tandis qu’un petit laquais, tout de rouge habillé, les suit en grelottant. Ces trois personnages s’entretiennent en dalécarlien, et sont encore dans le préau,