Page:Sand - La Coupe, Lupo Liverani, Garnier, Le Contrebandier, La Rêverie à Paris, 1876.djvu/131

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cile à traduire, parce qu’elle est mystérieuse, et, comme Hamlet, se plie à diverses interprétations. Voici l’opinion d’une personne avec qui je lisais ce drame : « C’est beau, mais j’y vois un dogme odieux. L’homme est damné parce qu’il cherche à savoir son sort, le but de sa vie. Toute vertu, tout sacrifice lui est inutile. Celui qui croit aveuglement peut commettre tous les crimes : un acte de foi à sa dernière heure, et il est sauvé ! » En effet, en voyant le repentir tardif et la confession forcée du bandit de Tirso, on peut conclure que la moralité officielle de ce drame est celle-ci : Sois un saint, une heure de doute te perdra. Crois comme une brute et agis comme une brute, Dieu te tend les bras, car l’Église t’absout. Eh bien ! peut-être est-ce là le brevet officiel extorqué par le maître à la censure ; mais il m’est impossible de ne pas voir une pensée plus large et plus philosophique qui fait éclater la chasuble de plomb du moine, et cette pensée secrète, ce cri du génie qui perce la psalmodie du couvent, le voici : — La vie de