Page:Sand - La Coupe, Lupo Liverani, Garnier, Le Contrebandier, La Rêverie à Paris, 1876.djvu/295

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Moi qui suis un jeune chevrier, je vis à l’aise sur la montagne, je n’ai jamais vu les clochers d’or que dans la brume lointaine. J’aime les gracieuses filles de la vallée, et je cueille la gentiane bleue pour leur faire des bouquets moins beaux que leurs yeux d’azur. £t quand le soir approche, quand l’Angélus sonne, quand la nuit descend, j’appelle mon grand bouc noir, je rassemble mon troupeau et je remonte sur mes montagnes ! À moi, à moi mon grand bouc noir, voici la nuit, aye, aye. Adieu, les jolies filles.

LE CHÂTELAIN, (Récitatif).

Bien chanté, pèlerin ; mais ceci n’est pas la chanson, ce n’est pas même une variation. Tu as changé le thème. Allons, essaie encore, car ta voix est belle, et ton imagination est plus féconde que ta mémoire n’est fidèle.

LE CHŒUR.

Qu’il chante et qu’il mouille ses lèvres pour reprendre haleine, mais qu’il dise la chanson du pays s’il veut vider en entier la coupe de la joie.