Page:Sand - La Coupe, Lupo Liverani, Garnier, Le Contrebandier, La Rêverie à Paris, 1876.djvu/94

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XLIV

« Et si j’ai souffert quelquefois de te voir si grande » j’ai plus souvent connu la douceur de te sentir si miséricordieuse et infatigable dans ta protection. Et toujours, en dépit de mes langueurs et de mes révoltes, je me suis reproché de ne pouvoir t’aimer comme tu le mérites. Voilà tout ce que je peux te dire, Zilla, et ce n’est rien pour toi. Si tu étais ma pareille, je te dirais : Veux-tu ma vie ? Mais la vie d’un homme est peu de chose pour celle qui a vu tomber les générations dans l’abime du temps.

XLV

« Eh bien ! puisque je n’ai rien à t’offrir qui vaille la peine d’être ramassé par toi, vois les regrets amers de mon impuissance, et que cette douleur rachète mon néant. Souviens-toi de ce chien que j’aimais dans mon enfance. Il ne pouvait me parler, il ne comprenait pas ma tristesse et quand je la lui racontais follement pour m’en soulager, il me regardait avec des yeux qui sem-