Page:Sand - La Coupe, Lupo Liverani, Garnier, Le Contrebandier, La Rêverie à Paris, 1876.djvu/99

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nais un seul baiser, je ne pourrais plus m’en séparer. » Et quand il eut fait trois pas, elle courut après lui, couvrit l’enfant de caresses et se roula par terre, cachant sa figure dans ses cheveux dénoués pour étouffer ses sanglots. « Ah ! cruelle fée ! s’écria Hermann vaincu, non ! tu n’auras pas notre enfant !

LIV

— Est-ce là ta parole ? dit Zilla, qui l’avait furtivement suivi et qui contemplait avec stupeur son désespoir et celui de sa femme ; crains mon mépris et mon abandon ! — Je ne crains rien de toi, répondit Hermann ; n’es-tu pas la sagesse et la force, la douceur par conséquent ? Mais je crains pour moi le parjure et l’ingratitude. Je t’ai promis ma fille, prends-la. » Bertha s’évanouit, et la fée, s’emparant de l’enfant comme un aigle s’empare d’un passereau, l’emporta dans la nuit avec un cri de triomphe et de joie.

LV

Ni les larmes ni les caresses de la mère n’avaient troublé le sommeil profond et confiant de