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Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/127

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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

Le juge de paix et son greffier ayant levé les scellés avec une majestueuse lenteur, on fit passer d’abord madame de Germandre et sa fille avec mademoiselle Corisande et Marguerite, puis l’abbé, le chevalier, Lucien et Octave ; après quoi, les parents de second ordre et ceux du troisième furent admis avec une régularité désespérante. On était si pressé de voir la merveille, que la décente tranquillité des premiers introduits semblait aux autres le vol de quelques-uns des précieux instants consacrés à l’examen.

Le laboratoire du marquis était une vaste pièce assez singulièrement construite et dont la disposition particulière frappa tout le monde. Elle était solidement voûtée, revêtue de briques par-dessus les murs épais, et divisée en trois parties par de véritables fortifications en pierres de taille, percées d’arcades au milieu. Derrière chaque division étaient rangés les coffres nombreux, plus ou moins riches et compliqués, que le marquis avait confectionnés de ses propres mains, sans admettre aucun ouvrier à l’emploi de ses moyens secrets. Tous ces coffres étaient