Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/144

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pas avoir peur de moi ! Je ne suis pas un méchant homme.

— Je ne sais, répondit Corisande en retirant sa main sans affectation pour essuyer ses yeux. Je pense que vous mériteriez d’être heureux, et que, si vous le vouliez, vous le seriez bien vite.

— Pourquoi me parlez-vous donc toujours de mon bonheur, dont il me semblait que vous ne pouviez-vous faire aucune idée juste, et de mes chagrins, que vous ne pouvez pas connaître ? Voyons ! vous avez de l’esprit naturel, et, je crois, beaucoup de jugement, ma chère Corisande. Expliquez-vous clairement. Je vous écoute sans raillerie, je vous le jure !

— Eh bien, mais, reprit Corisande, satisfaite du résultat qu’elle avait obtenu d’être enfin prise au sérieux par le jeune capitaine, est-ce que je n’ai point passé quasi une heure aujourd’hui entre vous et notre cousine Hortense ? est-ce que je n’ai point vu que vous étiez son amoureux ?

— Vous croyez que je suis son amoureux, c’est-à-dire celui dont elle accepte l’amour ?