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Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/153

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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

autour du sphinx. On s’était compté, et on savait gré au chevalier de s’être retiré en paraissant renoncer à l’épreuve. C’était toujours un concurrent de moins. Pourtant, comme il avait oublié de faire une déclaration officielle à cet égard, rien ne l’empêchait de revenir. Mais, après tout, on ne le craignait guère. On l’avait vu contempler le coffret avec la même simplicité de physionomie que son petit garçon.

Il était minuit, tout le monde était couché depuis longtemps, sauf Labrêche et le garde champêtre, qui devaient monter la garde jusqu’à trois heures du matin, lorsque la baronne de Germandre, qui connaissait déjà les êtres comme si elle eût passé sa vie dans le château, se glissa sans bruit dans la bibliothèque. Une porte latérale donnait sur la galerie où le garde champêtre, ancien dragon retraité pour cause de blessures et armé d’un vieux sabre de cavalerie, faisait sa faction en conscience, pendant que Labrêche, tantôt assis, tantôt étendu sur une banquette, luttait déjà contre le sommeil.

La baronne ne se faisait aucun scrupule d’interro-