Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/162

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Eh bien, pousse un peu le troisième bouton à gauche, et tu seras servi à souhait ! » Cet avertissement me fit tant d’effet, que je me sauvai à toutes jambes ; mais, en entrant ici, je tombai sans connaissance, et j’en fus malade pendant plus de quinze jours.

L’abbé avait pâli aussi. En posant cette question à Labrêche, il s’attendait à être pleinement rassuré, et sa feinte inquiétude, manifestée déjà devant les autres héritiers pour diminuer la concurrence, venait de se changer en une terreur réelle. La baronne, dans sa cachette, ne fut pas moins épouvantée, et elle eut grand’peine à retenir une exclamation de surprise et de frayeur.

Pourtant l’abbé n’était pas homme à se laisser tromper par les apparences ; il se remit promptement, et, réfléchissant tout haut, sans ruser cette fois :

— Ne pensez-vous pas, mon cher Labrêche, dit-il, que mon frère vous a parlé ainsi pour préserver ses puérils secrets de votre curiosité… d’artiste ?

— Monsieur, la chose est possible, répondit Labrêche, et je me la suis dite à moi-même plus