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Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/198

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sophe, et ce n’est qu’un pauvre diable qui fait contre mauvaise fortune bon cœur. » Eh bien !… il y a peut-être quelque chose comme cela… mais ce n’est peut-être pas ce que vous croyez ! Mon Dieu ! coucher sur la dure, boire du mauvais cidre, porter des habits rapiécés, mal manger, être las tous les soirs et tomber de sommeil sur un livre qu’on voudrait achever… tout cela, ce n’est pas grand’chose pour un homme ! Il y a d’autres peines, des troubles plus profonds, des renoncements plus amers… Je me dis quelquefois : « Si mon fils, car c’est de mes enfants que nous parlons, c’est en songeant à eux que je doute et faiblis… si mon pauvre Lucien, devenu un homme, se prenait d’amour pour une femme charmante, bonne, sensible, pleine de séduction… du même rang que lui, mais élevée dans le monde, trop élégante et trop riche pour lui… »

— Cela n’arrivera pas, dit Hortense interrompant le chevalier ; Lucien fera comme votre père et comme vous-même : il aimera une fille de campagne charmante, sage et simple comme votre mère, comme votre sœur et comme la compagne que vous pleurez.