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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

bout du monde ! Mais, ne vous étant bon à rien, j’ai pensé à moi-même, et j’ai fait dix lieues pour vous demander un conseil. Si c’est indiscret et inconvenant, renvoyez-moi ; j’en aurai du chagrin, mais je ne m’en formaliserai pas.

— Pourquoi ça serait-il inconvenant ? reprit mademoiselle de Germandre. Vous n’êtes pas un mauvais passant, vous êtes mon cousin.

— Votre cousin issu de germain, neveu à la mode de Bretagne, entendez-vous, chère tante ?

— Tiens, c’est vrai ! Alors, mon petit neveu, confessez-vous. Je parie que vous allez me parler d’Hortense !

— Oui ! vous m’avez grondé hier, j’ai réfléchi. J’ai reconnu que vous aviez raison, et que, si elle ne m’aimait pas, c’était ma faute. Mais j’ai découvert autre chose, c’est que je n’étais pas sûr de l’avoir jamais aimée, et, avec ce doute-là, dois-je l’épouser ? Ah ! répondez tout de suite, d’inspiration !

— Je réponds non ! vous feriez son malheur ! Mais pourtant… attendez ! elle veut donc vous épouser, elle, à présent ?