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Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/240

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mille fois plus savante et plus habile qu’une demoiselle élevée dans le monde, sachant danser, jouer du piano, et se coiffer à la grecque ou à la romaine. Vous n’avez pas connu votre grand’mère du côté paternel ?

— Celle dont on m’a donné le nom ? Nenni ! je n’étais pas née quand elle est morte ; mais on dit que son portrait est là-bas, chez le défunt marquis, et d’aucuns m’ont dit qu’il me ressemblait un peu.

— Il vous ressemble tellement, que je me demande si elle ne revit pas en vous ; car elle avait été élevée comme vous, et, comme vous, elle était au-dessus de toutes les femmes du pays, dans son temps.

— Mais, moi, je ne suis au-dessus de personne. Vous vous moquez, mon cousin !

— Je ne me moque pas, je vois en vous une personne qui ne ressemble à aucune autre, et pour laquelle je sens une estime et un respect qui ne me permettraient pas de railler. Ajoutez à cela une amitié véritable, une confiance absolue, et, dites-moi s’il y a au monde un meilleur sentiment, même celui qu’on appelle amour ?