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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

l’état militaire, je ne pourrais en embrasser aucun autre. Je serais donc un surcroît, et un surcroît fâcheux, méprisable peut-être dans une famille laborieuse et gênée comme la vôtre. Donc, je m’en vas bien vite pour ne jamais revenir… à moins que, devenu vieux… et général… si jusque-là votre sœur persiste à ne pas se marier, — qui sait ? Le temps des vaines amours passé, je serai peut-être un excellent homme, capable d’une amitié sérieuse et digne d’une affection durable. Adieu, mon cousin ! ne dites rien de tout cela à Corisande. Elle me mépriserait d’autant plus. Dites-lui seulement mon repentir, et qu’elle pense à moi quelquefois dans ses prières. Adieu !

Octave serra avec force la main du chevalier et s’enfuit avant que celui-ci fût revenu de sa surprise. Mais, une minute après, Octave revint sur ses pas :

— Attendez pourtant, dit-il : une idée ! — la plus folle de toutes ! si j’héritais demain, par hasard ? Eh bien, alors, si demain j’étais riche, je quitterais l’état militaire et je vous demanderais la permission de revenir vous voir.