Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/292

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non, j’en ai assez ; j’y renonce. Qu’un plus habile se présente.

— Le sort en décidera, dit Octave.

On retourna au tirage. Le nom du chevalier sortit.

Un éclair de joie extraordinaire jaillit de ses yeux, et il se plaça dans la balustrade avant qu’elle fût rouverte, en sautant par-dessus.

— Voyez donc, cousine, dit Octave tout bas à Hortense ; il est agile comme un garçon de quinze ans !

— Mais pourquoi donc, depuis ce matin, répondit-elle, me persécutez-vous de l’éloge du chevalier ? Est-ce une nouvelle manière de vous moquer de lui ?

— Hélas ! reprit Octave, voilà le châtiment de ma méchante humeur. Quand je dis ce que je pense, vous ne me croyez plus !

— Ce n’est pas cela… Mais je ne comprends pas le changement…

En cet instant, Corisande s’avançait pour regarder son frère, et Octave lui dit avec expansion :

— Cousine, je vous jure que je fais des vœux pour lui, peut-être plus que vous-même !