Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/41

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haïr ces manières, qui, au fond, ne les révoltaient pas tant quand l’homme était jeune, beau et brave. Hortense n’était pas de celles qui jouent double jeu. Les côtés hardis et familiers de son cousin ne lui avaient plu en aucune façon tant qu’elle avait conçu et admis l’idée romanesque de l’épouser. À mesure que cette idée s’éloignait, elle faisait bon marché de tout et riait des déclarations d’Octave au lieu de s’en fâcher. Persuadée qu’il n’aimait pas, elle eût trouvé ridicule de faire le dragon de vertu avec un homme qu’elle ne redoutait plus. Octave s’y trompait et comptait sur un peu de coquetterie qui n’existait pas.

Mais, dans cette prétendue coquetterie aimable et tolérante, l’amour dévoué jouait-il véritablement un rôle ? Voilà ce que le jeune comte commençait à se demander, et il se promit de le savoir avant l’ouverture du testament ; car il se fit ce raisonnement assez calme, mais assez élevé :

— Si elle a l’intention, moi déshérité et pauvre diable comme devant, de m’offrir ses vingt mille livres de rente, je lui dois, en cas d’héritage, mon