Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/92

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trer, à la requête de son petit garçon, qui, ayant mangé de la galette sans boire, criait la soif, sans avouer que la galette était déjà loin et qu’il avait encore faim. C’est alors que le chevalier s’aperçut qu’il avait faim lui-même, et qu’il fut content d’être forcé, par la souffrance de son enfant, de céder à la sienne propre.

Il avait aperçu Labrêche dans la galerie, et, comme il avait un prétexte pour l’aborder en lui demandant où était Corisande, il réclama en même temps un verre d’eau pour Lucien. Malgré sa résolution de chercher à déjeuner, il n’osa pas demander davantage, comptant qu’on lui offrirait davantage, et suivant en ceci la coutume de discrétion excessive et farouche qui caractérise les paysans et même les petits bourgeois de campagne.

Labrêche, qui avait beaucoup à se faire pardonner par mademoiselle de Germandre et qui se sentait fort compromis dans le cas où le chevalier hériterait, s’empressa de la façon la plus gracieuse à le satisfaire. Il n’avait pas vu sortir Corisande avec la baronne. Il crut qu’elle était encore dans le boudoir