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Page:Sand - La Mare au Diable.djvu/177

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n’avez besoin de rien, et que vous voulez entrer chez nous pour voler notre feu et nos filles.


le fossoyeur.


Puisque vous ne voulez entendre à aucune bonne raison, nous allons entrer chez vous par force.


le chanvreur.


Essayez, si vous voulez. Nous sommes assez bien renfermés pour ne pas vous craindre. Et puisque vous êtes insolents, nous ne vous répondrons pas davantage.


Là-dessus le chanvreur ferma à grand bruit l’huis de la lucarne et redescendit dans la chambre au-dessous, par une échelle. Puis il reprit la fiancée par la main, et les jeunes gens des deux sexes se joignant à eux, tous se mirent à danser et à crier joyeusement, tandis que les matrones chantaient d’une voix perçante et poussaient de grands éclats de rire en signe de mépris et de bravade contre ceux du dehors qui tentaient l’assaut.

Les assiégeants, de leur côté, faisaient rage ; ils déchargeaient leurs pistolets dans les portes, faisaient gronder les chiens, frappaient de grands coups sur les murs, secouaient les volets, poussaient des cris effroyables ; enfin c’était un vacarme à ne pas s’en-