Aller au contenu

Page:Sand - La Ville noire.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
108
la ville noire.

Elle monta dire bonsoir au malade, qui lui fit promettre de revenir en s’engageant lui-même à se laisser soigner avec la plus grande docilité.

Pendant qu’elle était avec lui, Gaucher dit à Sept-Épées : — Eh bien ! mon camarade, si tu en tiens toujours pour Tonine, voilà l’occasion de la faire revenir de sa méfiance. Parle-lui avec l’esprit que tu as, montre-lui l’estime que tu sens pour elle, et peut-être se ravisera-t-elle à ton égard.

— Je n’espère pas cela, répondit l’armurier ; elle a l’air de me dédaigner beaucoup.

— Elle ne nous a pourtant jamais mal parlé sur ton compte. Elle nous a dit, à ma femme et à moi, qu’elle ne voulait pas se marier. C’est à toi de lui prouver qu’elle a tort, si c’est ton avis.

Quand Sept-Épées se trouva seul sur le sentier avec Tonine, il secoua sa mauvaise honte. — Ma chère Tonine, lui dit-il, vous êtes bonne comme un ange, Audebert a eu raison de le dire, et la journée d’aujourd’hui n’est pas la seule qui m’ait donné l’occasion de vous connaître. Sans votre grand cœur et sans votre bon esprit, j’aurais perdu l’estime de