Page:Sand - La Ville noire.djvu/236

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rée et si agréablement embellie, que c’était comme une maison de plaisance traversée par les flots de la rivière. Les rouages des machines, semblables à des monstres furieux emprisonnés sous les arcades basses, divisaient les eaux en mille ruisseaux écumeux qui s’enfuyaient à travers la plaine, car cette noble fabrique touchait à la campagne, et au pied d’un immense rocher bien assis par la nature, les reins en arrière et le front renversé comme pour recevoir les orages, dont il préservait sa base tranquille, on voyait s’ouvrir l’immense vallée avec ses noyers plantureux et ses jeunes blés inondés de lumière.

— Vive Dieu ! s’écria Sept-Épées tout surpris, on a fait de cette grande carcasse triste et noire un véritable palais, et si ce n’est pas seulement une robe de parade pour les yeux des passants, si l’intérieur répond au dehors, nos noirs compagnons sont là comme des taches dans le soleil !

— Entrez, entrez ! dit la Lise, vous verrez qu’ils sont aussi bien que dans n’importe laquelle des belles manufactures que vous avez pu voir dans vos voyages.