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Page:Sand - La Ville noire.djvu/243

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mystère effrayant à coup sûr. Comment Tonine savait-elle qu’il devait être reçu et accueilli chez la demoiselle, et qu’il y aurait précisément cette chambre-là ? Cette demoiselle si bonne… beaucoup trop bonne peut-être !… avait-elle un frère, un neveu ?…

— Non, non ! s’écria Sept-Épées en se levant comme pour échapper aux suggestions d’un mauvais esprit ; tout ce qui me vient là est épouvantable, et Tonine est toujours un ange du ciel ! Tonine, Lise ! Tonine, Gaucher ! où êtes-vous ? Pourquoi suis-je seul au moment où mon cœur déborde et où ma tête se perd ?

— Nous voilà, nous voilà ! répondit gaiement Gaucher, qui chuchotait avec sa femme devant la porte. Tonine est déjà là-bas qui nous attend. Ton parrain et nos autres amis doivent y être aussi. Allons, allons, nous sommes en retard.

— Ah ! mon ami, dit Sept-Épées en passant son bras sous celui du brave Gaucher, je ne sais pas où tu me mènes ; mais ta figure sincère me rend la confiance et le bonheur !

— On te mène chez la patronne, chez la bourgeoise, chez la bienfaitrice des ouvriers, répondit