Page:Sand - Laura - Voyages et impressions.djvu/185

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du pic et du sous-sol, que nous étions portés par une voûte de plus en plus mince, et qu’il était impossible d’avancer sans qu’elle se brisât sous nos pieds comme une assiette de faïence. Cinq ou six fois dans son impatience Nasias la fit éclater et faillit s’y engloutir. Je parvins à le modérer et à tenir conseil avec lui. Il était fort inutile d’atteindre le cône, car il ne servait d’entrée à aucune grotte, et il ne paraissait pas avoir jamais servi de bouche à un volcan.

En l’examinant de plus près qu’il ne nous avait encore été possible de le faire, nous vîmes que ce pic formidable, couronné d’un glacier aux aiguilles acérées, n’était autre chose qu’un prisme rectangulaire d’olivine d’un vert pâle et d’un grand éclat, mais homogène et d’un seul bloc de la base jusqu’au faîte.

Nous mangeâmes un bout de corde, et j’engageai mon oncle à prendre quelques heures de repos. Dès que la nuit aurait un peu rafraîchi notre lac de verre opalin, nous le traverserions de nouveau, nous irions chercher notre corde de racines,