Page:Sand - Le Dernier Amour, 1882.djvu/215

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dès les premiers jours. Ils m’appartenaient. J’avais juré par quelque chose qui n’existait plus, que l’on avait foulé aux pieds, ma confiance ! Je n’eus pas de scrupules, je brisai le cachet. C’était la courte et énergique correspondance de Tonino et de Félicie à partir du voyage de Tonino en Italie, plus d’un an avant notre mariage.

Je traduis de l’italien :


DE FÉLICIE.

« Oui, je l’aime, oui, c’est de l’amour, c’est de l’adoration que j’ai pour lui. Puisque tu veux le savoir, sache-le. Je vois bien que tu ne me laisseras pas tranquille que je ne t’aie dit la vérité. Après, que diras-tu encore ? Toi, je ne t’aime pas, je ne t’ai jamais aimé, tu le sais bien ; faut-il te le répéter éternellement ? »


DE TONINO.

« Eh bien, je le tuerai, ton Sylvestre, et ce sera ta faute. Je l’aimais, tu me le fais haïr. Oui, il est grand, il est bon, il est parfait, je le sais ; mais tu le condamnes à mort. Je t’aime, moi ; est-ce que tu es assez folle pour l’oublier ? est-ce que tu ne me connais pas ? est-ce que tu ne sais pas que ce que je veux, il faut le vouloir ? »


DE FÉLICIE.

« Alors, si tu es un fou et un assassin, dis-le tout