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Page:Sand - Le Dernier Amour, 1882.djvu/289

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développé, mais assez juste de son ex-servante.

C’est là précisément que l’attendait le plus amer de ses châtiments, celui que je n’avais pas songé à lui infliger et dont se chargeait l’inexorable logique des faits. Comme elle interrogeait un peu vivement et d’un ton d’autorité la Vanina sur la manière dont s’était opéré le brusque départ de son mari, sur ce qui s’était passé entre lui et moi à ce moment-là, la jeune femme, à qui j’avais recommandé la discrétion durant quelques jours, refusa de s’expliquer et se mit en révolte ouverte. J’ignore ce qui se passa précisément entre elles et quelles terribles révélations furent échangées. Félicie se mit au lit en rentrant, et je dus appeler le médecin.

C’était toujours ce même Morgani qui l’avait soignée dès son enfance.

— Ah ! me dit-il après l’avoir vue, elle a eu une grande émotion.

— Elle vous l’a dit ?

— Elle ne dit jamais rien, et je n’ai besoin de rien savoir quand j’ai tâté son pouls.

— Son mal est-il sérieux cette fois ?

— Cela vous regarde. Consolez-la, et elle résistera au mal chronique qui la menace.

— Vous parlez maintenant d’un mal chronique ? Quel est-il ?

— Il n’est pas déterminé ; mais il est imminent, si l’exaspération générale continue.

— Ainsi, mon ami, vous ne voyez rien à faire, et vous venez pour l’acquit de votre conscience ?