Page:Sand - Le Diable aux champs.djvu/241

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ÉMILE. — Oui, mais la théorie est bonne. Appliquez-la sans vous lasser. Si chacun faisait de même, tous les soirs une bonne leçon sortirait du théâtre, et à force de bonnes leçons…

EUGÈNE. — Que vois-je, ô ciel ? ô terre ! sang et damnation ! nous avons dressé le système d’éclairage à l’envers ! Tous nos quinquets auraient la tête en bas ! C’est à déclouer et à reclouer. Avez-vous fini, Sybarites, de vous gorger de pain bis et de fromage de Brie ?

DAMIEN, chantant :

      Frappons, chantons et travaillons.
      Et narguons la nuit qui s’avance ;
      Travaillons, chantons et veillons…
      Frappons nos marteaux en cadence !…
      C’est improvisé, messieurs !

MAURICE. — Oh ! tu n’as pas besoin de le dire !




SCÈNE VI


Dans la campagne


FLORENCE, JACQUES, MYRTO.

FLORENCE, à pied, conduisant le cheval par la bride, à Jacques et à Myrto, qui sont dans la carriole. — Ah ! je touche un mur, bon ! un pas de plus, et je faisais passer la roue sur la borne ! Attendez-moi ici, c’est peut-être une maison, mais je ne peux m’en assurer qu’avec les mains.

MYRTO. — Prenez garde, Marigny ! On peut se tuer par un temps pareil.

FLORENCE. — Tenez la bride du cheval, monsieur Jacques. Je veux savoir où nous sommes.

(Il s’éloigne.)

MYRTO. — Quel temps ! Vous ne trouvez pas que c’est lugubre ?

JACQUES. — Enveloppez-vous bien dans mon manteau,