Page:Sand - Le Marquis de Villemer.djvu/252

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conduisit avec la plus exquise délicatesse et la plus louable générosité. Caroline crut devoir le faire remarquer au marquis pour l’engager à insister, dans son livre, sur les réserves équitables en faveur des familles où le vrai sentiment de la noblesse servait encore de base à des vertus réelles.

En effet, chacun fit ici son devoir, mademoiselle de Xaintrailles ne voulait pas d’un contrat de mariage qui, en mettant sa fortune à l’abri des dilapidations de son époux, contînt des clauses blessantes pour la fierté de celui-ci, et le duc au contraire exigea que le régime dotal liât les ailes à sa magnifique imprévoyance. Il fut donc dit et paraphé dans l’acte que cette disposition y était introduite sur la demande et la volonté expresse du futur conjoint.

Toutes choses ainsi réglées, la marquise se trouvait associée à une large existence, et, bien qu’elle eût déclaré se contenter d’une simple parole et s’en remettre à la discrétion de ses enfants, une très-belle pension lui était assurée par le même contrat où la future avait fait si bien les choses ; le marquis de son côté rentrait dans un capital qui représentait une grande aisance. Il est inutile de dire qu’il recouvra cette fortune avec autant de calme qu’il l’avait aliénée.

Pendant que l’on travaillait au trousseau de la fiancée, le duc était fort occupé de la corbeille, dont son frère l’avait forcé d’accepter les fonds comme son cadeau de noces. Quelle affaire pour le duc que de choisir des diamants, des dentelles et des cachemires !