Page:Sand - Le Marquis de Villemer.djvu/336

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de montrer que vous n’êtes pas ce qu’il pense. On se verra, on causera ; …on lui dira que vous êtes une demoiselle instruite, au-dessus de ce qu’on croit, et je lui raconterai votre histoire, parce que cette histoire-là vous fait honneur !

— Non, non répondit vivement Caroline. Comment ! je livrerais mon secret à un inconnu après tant de précautions pour déguiser mon nom et ma position !

— Mais puisque tu ne le connais pas ? dit Justine… Si vous vous accordiez sur le compte de l’enfant, on lui confierait tout. Ayant son secret, on peut bien lui livrer le nôtre. Il n’aurait pas intérêt à le trahir…

— Justine ! s’écria mademoiselle de Saint-Geneix, qui était auprès de la fenêtre de la rue, attends, mon Dieu ! tais-toi ! Le voilà sans doute, ce M. Bernyer, il vient ici, et c’est… Oui, j’en étais sûre, c’est lui ! c’est M. de Villemer !… Oh ! mes amis, cachez-moi ! Dites que je suis partie, que je ne dois pas revenir ! S’il me voit, s’il me parle !… Est-ce que vous ne sentez pas que je suis perdue ?


XXIV


Justine suivit Caroline, qui s’enfuyait dans sa chambre, et elle fit signe à Peyraque de recevoir le marquis et d’avoir du sang-froid.