Page:Sand - Le Marquis de Villemer.djvu/378

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premier visage qui frappa les regards de Diane fut celui de Didier. Elle fut saisie, comme l’avait été Caroline, d’une soudaine tendresse pour cet être charmant qui captivait tous les cœurs. Pendant qu’elle l’embrassait et le contemplait, le duc s’informait du prétendu M. Bernyer. — Mon amie, dit-il à sa femme en revenant à elle, ma mère avait raison ; il est arrivé quelque accident à mon frère. Il est sorti hier matin pour faire une promenade de quelques heures dans la montagne, et il n’est pas encore rentré. Les gens d’ici sont inquiets de lui.

— Sait-on où il a été ?

— Oui, c’est au delà du Puy. La poste va nous conduire là, et là je vous laisserai. Je prendrai un cheval et un guide, car il n’y a pas de chemin possible pour la voiture.

— Nous prendrons deux chevaux, dit la duchesse. Je ne suis pas fatiguée du tout ; partons.

Une heure après, l’intrépide Diane, plus légère qu’un oiseau, gravissait au galop la rampe de la Gâgne, sans sourciller, en riant des inquiétudes de son mari pour elle. À neuf heures du matin, ils traversaient rapidement Lantriac, à la grande surprise des habitants et ils descendaient chez Peyraque-Lanion à la grande jalousie de l’aubergiste du village.

La famille était à table dans le petit atelier. On était rentré la veille un peu tard, mais sans accident. Le marquis, fatigué, mais non malade, avait accepté l’hospitalité du fils de Peyraque, qui demeurait dans