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Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/132

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d’une grosse émeraude, répondis-je avec l’aplomb de la certitude.

Il ne douta plus, et, détachant une tringlette des rideaux de vitrage, il la recourba en crochet et atteignit la bague, qu’il me présenta en souriant. Il pensait, sans oser le dire, que c’était un don de madame d’Ionis.

Quant à moi, je la regardai à peine, tant j’étais sûr que c’était celle dont j’avais vu l’ombre ; elle était effectivement toute semblable. Je la passai à mon petit doigt, ne doutant pas qu’elle n’eût appartenu à la défunte demoiselle d’Ionis et que je n’eusse vu le spectre de cette merveilleuse beauté.

Baptiste mit beaucoup de discrétion dans sa conduite. Persuadé que j’avais eu une très-belle aventure, car il m’avait attendu toute la nuit, il me quitta en m’engageant à me coucher.

On pense bien que je n’y songeais guère. Je m’assis devant la table, que Baptiste avait débar-