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Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/137

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que sépare l’abîme du tombeau… Mais vous ne savez pas de quoi vous parlez, vous ne croyez à rien, vous vous moquez de tout !

J’étais si rude dans mon enthousiasme, que madame d’Ionis fut piquée.

— Il y a une chose dont je ne me moque pas, dit-elle avec vivacité : c’est mon procès, et, puisque vous m’avez promis, sur l’honneur, de consulter un oracle mystérieux et de vous conformer à ses arrêts…

— Oui, répondis-je en lui prenant la main avec une familiarité très-déplacée, mais très-calme, dont elle ne s’offensa pas, tant elle comprit l’état de mon âme ; oui, madame, pardonnez-moi mon trouble et mon oubli. C’est par dévouement pour vous que j’ai joué un jeu bien dangereux, et je vous dois, au moins, compte du résultat. Il m’a été prescrit d’obéir aux intentions de mon père et de vous faire gagner votre procès.