Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/162

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— Permettez-moi, mon père, répondis-je avec fermeté, de vous dire que de légères apparences ne me suffiraient pas pour partager vos doutes. Sans parler de la réputation bien établie de M. le comte d’Aillane, j’ai sur son compte et sur celui de sa famille un témoignage…

Je m’arrêtai, en songeant que ce témoignage de ma sublime et mystérieuse amie, je ne pouvais l’invoquer sans faire rire de moi. Il était pourtant si sérieux dans ma pensée, que rien au monde, pas même des faits apparents, ne m’en eussent fait douter.

— Je sais de quel témoignage vous parlez, dit mon père. Madame d’Ionis a beaucoup d’affection…

— Je connais à peine madame d’Ionis ! répliqua vivement le jeune d’Aillane.

— Aussi, je ne parle point de vous, monsieur, reprit mon père en souriant ; je parle du comte d’Aillane et de mademoiselle sa fille.