Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/176

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— Mon cher enfant, me dit-il en se frottant les yeux, je pense à une chose : c’est que vous êtes amoureux de madame d’Ionis, et que, si elle est ruinée…

— Non, non, mon père ! m’écriai-je, je ne suis pas amoureux de madame d’Ionis.

— Mais tu l’as été ? Voyons, la vérité ? C’est là la cause de ce bon changement qui s’est fait en toi. L’ambition du talent t’est venue… et cette mélancolie dont ta mère s’inquiète…

— Certainement ! dit ma mère, qui avait été réveillée par les coups de marteau à une heure indue, et qui était entrée, en cornette de nuit, pendant que nous causions ; soyez sincère, mon cher fils ! vous aimez cette belle dame, et même je crois que vous en êtes aimé. Eh bien, confessez-vous à vos parents…

— Je veux bien me confesser, répondis-je en embrassant ma bonne mère ; j’ai été amoureux