Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/193

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C’était une lumière sereine comme celle des étoiles. Impressionnable et nerveux comme je l’étais devenu à la suite de tant de veilles exaltées, je me sentais comme rajeuni, reposé, rafraîchi délicieusement sous cette bénigne influence.

Elle me parlait sans art et sans prétention, mais avec une distinction naturelle et une droiture de jugement qui trahissaient une éducation morale bien au-dessus de celle qu’on regardait alors comme suffisante pour les femmes de son rang. Elle n’avait aucun de leurs préjugés, et c’était avec une angélique bonne foi et même avec une certaine passion d’enfant généreuse qu’elle acceptait les conquêtes de l’esprit philosophique qui nous entraînait tous, à notre insu, vers une ère nouvelle.

Mais, par-dessus tout, elle avait le charme irrésistible de la douceur, et je le subis d’emblée sans songer à m’en préserver, sans me sou-