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Page:Sand - Ma Soeur Jeanne.djvu/233

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XI


Le lendemain, je me sentis comme accablé ; je ne pus écrire à ma mère, je l’osai d’autant moins que c’était, je m’en rendais bien compte, le premier soin que j’eusse dû prendre. Je me mis à mon bureau, la lettre de Jeanne tomba sous ma main. Par un mouvement instinctif, je la repoussai au fond du tiroir, comme font les Italiens superstitieux quand ils voilent la madone.

Je trouvai sir Richard très-calme et comme absorbé dans des réflexions auxquelles j’étais étranger. Durant le déjeuner, il me questionna sur les choses insignifiantes qui avaient pu se passer en son absence ; j’ignore s’il entendit mes réponses. Il y avait pour moi je ne sais quoi d’effrayant dans cette placidité glaciale.

Dès que nous fûmes seuls :

— Mon ami, dit-il, nous allons maintenant parler