à la force physique, à la science de la chasse et à la musique. Il me fit l’honneur de me placer près de lui à table et de me demander si j’appréciais ces grands délassements de la campagne. Je répondis que je n’aimais que la solitude, les enfants et la musique.
— Ah ! la musique ! À propos, dit-il, vous êtes une grande artiste ! Nous savons cela par quelqu’un qui s’y connaît. Est-ce que nous n’aurons pas le plaisir de vous entendre ?
Je répondis que je ne chantais plus. Un instant après, pour n’avoir pas l’air de me refuser à la conversation, je lui demandai s’il avait des nouvelles de mademoiselle d’Ortosa.
— Elle ne va pas bien, dit-il ; c’est fini, je le crains, on ne revient pas de si loin. Vous la connaissiez donc ?
— Un peu, je l’ai vue trois fois.
— Est-ce que vous la plaignez ?
— Certainement, beaucoup, si elle est à plaindre.
— Moi, reprit-il, je la plains aussi d’avoir toujours été ce qu’elle est.
— Vous jugez qu’elle a toujours été folle ? dit le petit prince Ourowski, qui était à ma droite.
— J’en suis sûr, lui répondit lord Hosborn ; elle a eu toute sa vie une folie entreprenante et optimiste. C’est devenu une folie triste et misanthrope, voilà tout.
— Folle ? m’écriai-je ; vous dites qu’elle est folle ?