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Page:Sand - Questions politiques et sociales.djvu/258

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d’organe à la vérité, tantôt c’est la simple conversation qui, dans la bouche de l’homme lucide et sympathique, éclaire les groupes. Les intelligences sont donc précieuses ; mais elles ne sont vraiment utiles qu’à la condition de chercher la vérité simultanément en elles-mêmes et hors d’elles-mêmes, c’est-à-dire dans la conscience du genre humain, en même temps que dans celle de l’individu.

La Première Lettre au peuple (que nous remettons sous les yeux du lecteur dans ce premier numéro) développera davantage le principe que nous posons ici comme la profession de foi de notre publication. Il se résume personnellement pour nous en un mot : Nous ne regardons pas la vérité comme notre propriété personnelle.

Cette formule indique assez que la Cause du peuple ne prétend pas être une doctrine élaborée d’avance, et imposée a la conscience et à la raison publique du haut de notre infaillibité. Un plaidoyer est fort différent d*un jugement en dernier ressort. Il souffre la réplique, il appelle l’examen.

Comme la sincérité et le courage sont les forces vitales de la cause du peuple, nous qui nous présentons avec le peuple, dans le peuple et devant le peuple, pour la soutenir du mieux que nous pourrons, nous ne cacherons pas notre individualité sous le voile d’une prudence improvisée. Nous dirons, à l’occasion, tout ce que nous avons dans le cœur, parce que nous n’avons jamais cru à cette politique d’intrigues et à ces opportunités de franchise qui ont