Page:Sand - Questions politiques et sociales.djvu/358

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l’une des trois a fait défaut, le vent d’orage a passé en maître farouche et la nationalité s’est reconstituée avec effort et lenteur sur des ruines, quand elle n’a pas péri.

Fasse le ciel que notre aspiration ne soit pas vaine, et que, sur les débris des autorités criminelles en délire, l’unité politique italienne se constitue sur un sentiment d’unité morale et philosophique !

Fasse le patriotisme, — vertu sublime à laquelle, en de certains paroxysmes, tout doit être sacrifié, — que l’une des forces vives de l’âme italienne n’étouffe pas violemment les deux autres ! S’il en était ainsi, il faudrait verser des larmes amères sur la plus noble tentative et sur la plus belle espérance qui fut jamais !

Espérons que le miracle commencé s’accomplira, que la révolution patriotique de l’Italie ne périra pas comme toutes les révolutions ont péri pour avoir trop vite usé leurs hommes, et que celle-ci comprendra le nouveau et grand exemple qu’elle est invitée par Dieu même à donner au monde.

Nohant, 26 mai 1860.