Page:Sand - Rose et Blanche ou la comédienne et la religieuse, Tome I, 1831.djvu/229

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enfant, le rose de ses lèvres transparentes comme la cornaline, et sa peau brune, polie comme le tissu d’une fleur.

« Et tu aurais été la proie d’un libertin ! pensa-t-il, tu aurais servi de philtre entre les mains d’une sorcière pour ranimer les sens éteints de quelque vieillard usé !… Abandonnée, maudite, rongée de maux infâmes, tu aurais traîné dans la boue des rues, souri aux outrages des passans, et tu serais morte dans une léproserie si tu n’avais eu assez de courage pour te briser la tête contre l’angle d’un pont ! Providence qui réchauffe l’ourson dans la neige des montagnes, et