Page:Sand - Rose et Blanche ou la comédienne et la religieuse, Tome I, 1831.djvu/61

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de voyager seul, accepter les cahots et la désespérante rapidité de la poste, mais c’était à la condition que tu ne me ferais pas rire ; car rien ne me rend triste comme ta gaîté… »

Le voyageur insouciant se mit à chanter.

Oui, je suis triste, moi,
    C’est là ma folie.
Je ne vivrais pas, je crois,
    Sans la mélancolie.

« — Est-il heureux de s’amuser de tout ! dit le voyageur romantique.

« — Heureux ! ah, oui, je t’en réponds ! je suis heureux, moi, c’est connu : je ris, je bois, je chante et je t’ennuie : c’est ma destinée, j’en