Page:Sand - Souvenirs de 1848.djvu/249

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

triche, que le malencontreux programme, prêché de toute sorte de manières, tant licites qu’illicites, fut accueilli sans examen par le plus grand nombre. Tous mettaient leurs espérances dans l’initiative royale, tous poussaient Charles-Albert et lui criaient : Faites à tout prix.

Charles-Albert n’eût jamais rien fait si l’insurrection du peuple milanais ne fût venue le mettre dans l’alternative de perdre sa couronne, de se voir une république aux flancs, ou de combattre.

Le livre de Charles Cattaneo[1], homme qui honore éminemment notre parti, me dispense d’indiquer les causes immédiates de la glorieuse insurrection lombarde, causes étrangères, en tout, aux manœuvres et aux fausses promesses des modérés qui s’agitaient entre Turin et Milan. C’est un livre qui, pour l’importance des faits et des considérations qu’il énonce, demande à être lu de tous, que personne n’a réfuté, que personne ne réfutera. Mais, dans ce livre, faute de documents, l’opinion que je viens d’exprimer n’est qu’indiquée rapidement.

« Il paraît, dit-il (p.96), que, dans un manifeste adressé à toutes les cours de l’Europe, le roi aurait attesté qu’en envahissant le Lombard-Vénitien il n’avait d’autre but que d’y empêcher la proclamation de la République. »

À l’heure qu’il est, les documents[2] sur les affaires

  1. De l’insurrection de Milan en 1848, et de la guerre qui s’ensuivit (Mémoires de Charles Cattaneo, Lugan, 1849).
  2. Correspondance respecting the affairs of Italy. Part 12 from