Page:Sand - Souvenirs et Idées.djvu/238

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un exemplaire fut déposé chez elle. Veuillez aussi remercier Maurice de son bon et bien lointain souvenir. »

Vous pouvez répondre à ce brave et excellent homme,

Rue Saint-Jacques, n° 7, à Pau.

Quant à moi, chère amie, écrivez-moi, si vous en avez le temps : Poste restante, à Séville.

En attendant, je vous embrasse tous de tout cœur.

HENRY HARRISSE.

P.-S. — Vous savez que dans le pays où je vais, il y a de nouveau de véritables brigands, qui arrêtent les diligences, et à coups de tromblon vous conduisent dans la « montagne ». Je tâcherai de vous envoyer des détails !


Paris, 30, rue Cambacérès.

26 juin 1871.
Chère amie,

Me voici enfin de retour dans mes pénates, et je n’en suis pas fâché. L’Alcazar, l’Alhambra, palais des rois maures, c’est beau, je le sais, mais les arabesques ne suffisent pas à mon bonheur.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Je retrouve Paris où je l’ai laissé, non pendant le siège et la commune, mais avant la guerre. On revoit des soldats galonnés sur toutes les coutures, des femmes à cheveux jaune serin ; les cafés, les rues, les boulevards, les promenades regorgent de monde. Hommes, femmes, enfants, pompiers, chacun a le sourire sur les lèvres et ne parle même plus des « petits incidents » de l’invasion, du siège, et des douces lueurs du pétrole. Je viens de rencontrer M. Rouher et le comte de Nieukerke, le cigare