Page:Sand - Tamaris.djvu/152

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sembla que Paul ne faisait de lui-même aucune attention à moi.

Cependant la scène changea au bout d’un instant. La marquise remerciait Pasquali, en désignant la Florade, de lui avoir procuré un si bon pilote. Elle remerciait le pilote aussi ; mais elle n’invitait personne à la suivre, et, comme la Florade m’offrait de me remmener dans son embarcation, elle mit sa main sur mon bras en disant :

— Non ! j’ai à parler au docteur, il faut qu’il me sacrifie au moins dix minutes. La calèche est là-haut comme tous les jours ; je le ferai reconduire à la Seyne, et, s’il est pressé, il arrivera aussitôt que vous, car vous avez le vent contraire.

La Florade devint pourpre. Pasquali continua de sourire mystérieusement.

Ce fut à mon tour de montrer une soumission impassible.

— Arrêtons-nous chez le voisin, me dit la marquise dès que la Florade eut crié : « File ! » à ses rameurs. Je veux l’interroger en même temps que vous.

Elle s’assit dans le jardinet de Pasquali. La bonne remonta vers la bastide Tamaris avec Paul, qui criait la faim.

— Mon brave voisin et mon bon docteur, nous dit la marquise, qu’est-ce que c’est que M. de la Florade ? Vous d’abord, voisin, c’est votre filleul, le fils