Page:Sand - Tamaris.djvu/206

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déjà presque tous les beaux sites des environs, et elle nous fit conduire aux grès de Sainte-Anne, au delà des gorges d’Ollioules, dans une gorge de montagnes qu’elle avait découverte. Les abords en sont pourtant très-fréquentés, puisque la route de Marseille passe tout auprès des derniers mamelons de cette chaîne. Les voyageurs ont pu remarquer et les itinéraires signalent une ou deux buttes de forme singulière qu’on prendrait, disent les derniers, pour de gigantesques œufs blancs amoncelés. Ce sont des amas d’un sable très-légèrement cohérent, qu’une croûte plus ferme a maintenus en boules pétries et mêlées ensemble à leur base. On commence à exploiter ces sablières pour la verrerie[1], et on les aura bientôt détruites, sans égard pour l’intérêt géologique ; mais ce qui subsistera, ce qui est beaucoup plus intéressant et nullement connu, c’est le puissant rempart de grès friable qui, au temps des grands accidents terrestres, s’est redressé au delà de ces buttes, qui n’en sont que les derniers remous détachés. Ce rempart ou plutôt cet amas de sable, de deux à trois cents mètres d’élévation, semble s’être arrêté et coagulé entre deux remparts plus solides et plus anciens formés par un redressement calcaire, dernier pli des grands calcaires d’Ollioules. Un cataclysme postérieur ou une action lente a emporté une

  1. On s’en sert à Montluçon, dit-on, pour polir les miroirs.