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Page:Sand - Tamaris.djvu/269

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quelques jours, j’en aurai fait faire une toute pareille pour elle, et celle-ci me restera.

— Et tu crois que la Zinovèse, avec son œil inquisiteur et sa pénétration agitée, est dupe de tout cela ?

— Si elle n’en est pas dupe, elle se raisonnera et se soumettra. Elle a déjà beaucoup pris sur elle, puisqu’elle a suivi tes ordonnances et recouvré la santé. Elle respecte ses devoirs, elle craint d’affliger son mari, elle craint encore bien plus de m’offenser et de perdre les égards que j’ai maintenant pour elle et dont elle est fière.

— Mon cher ami, c’est possible, mais tu me permettras de ne m’en rapporter qu’à moi-même. J’irai voir le ménage Estagel aujourd’hui, comme par hasard ; je tâcherai de causer avec la femme, et je te réponds de pénétrer ses vrais sentiments et ses intentions bienveillantes ou suspectes.

— Eh bien, vas-y, répondit la Florade en me serrant les mains. Oui, c’est d’un bon et généreux ami, et je t’en remercie. Il faut que j’aille faire mon service. Si tu restes au baou rouge jusqu’à deux heures de l’après-midi, j’irai t’y rejoindre.

— Alors, rends la bague, confie-la-moi ! Je dirai à madame Estagel que cela m’a causé un peu de jalousie, et que tu me l’as remise pour ne pas l’en priver inutilement plusieurs jours.

Je ne pus obtenir ce sacrifice de la Florade. Il mit