Page:Sand - Tamaris.djvu/290

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pardonné. Elle pleurera ses fautes avec lui, elle l’aidera à les réparer. Elle élèvera les enfants de la Zinovèse, ou elle veillera sur eux avec tendresse. Elle réussira à faire de lui un homme sage et fort, parce qu’elle aime avec force et que son âme est remplie d’une équité souveraine. Heureux, trois fois heureux, même avec un remords poignant, celui qui est aimé d’une telle femme !

Nous trouvâmes Pasquali au seuil de sa bastide. Le soleil était couché, et, contre son habitude, Pasquali n’était pas rentré à la ville. Il m’attendait avec impatience. Il avait aidé Paul, Nicolas et les enfants de la Zinovèse à débarquer. Il savait donc l’événement ; mais il n’avait pas osé leur parler de la Florade.

— Eh bien, me dit-il, est-ce qu’il a beaucoup de chagrin, ce pauvre enfant ? Au diable la méchante femme qui se donne au diable ! Il n’avait plus rien à se reprocher, lui ! Vous l’avez laissé là-bas ?

Quand Pasquali sut que je n’avais pas vu son filleul, il ferma sa maison et sauta dans son canot en disant qu’il ne voulait pas laisser la Florade devenir fou auprès d’un cadavre, et qu’il le ramènerait coucher à son bord.

Le baron nous attendait à Tamaris. Il ne fit aucune réflexion sur ce qui s’était passé, et il aida la marquise à installer les enfants du brigadier, qu’elle consola et soigna comme s’ils eussent été à