Page:Sand - Tamaris.djvu/301

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La journée fut agitée, mais la nuit fut bonne, et, le lendemain, nous pûmes faire transporter le malade à la bastide Pasquali sur un brancard. Je m’étonnais de ne pas voir paraître la marquise ; elle ne descendit pas. Nous ne trouvâmes chez Pasquali que le baron, mademoiselle Roque et les gens des deux bastides envoyés là pour nous attendre et se mettre à nos ordres. Quand la Florade fut couché, réchauffé de nouveau et réconforté par quelques gouttes de vin vieux et de bouillon, je témoignai mon étonnement à M. de la Rive. Je craignais que la marquise ne fût malade aussi.

— Non, me dit-il, elle a supporté courageusement toutes ces émotions ; mais elle ne descendra pas. C’est à mademoiselle Roque qu’il appartient de soigner son frère. On s’est assuré qu’il ne manquerait de rien. On y veillera. Tous les serviteurs et toutes les ressources de nos maisons seront à la disposition du bon Pasquali ; on a fait même tendre les fils d’une sonnette pour que les gens d’en bas puissent appeler ceux du haut de la colline à toute heure ; mais la marquise ne verra pas la Florade. Ce ne serait peut-être pas bon pour lui, et pour elle ce ne serait pas convenable. À présent, tu peux le quitter pour quelques instants ; on désire te voir à Tamaris.

La marquise était seule au salon avec Estagel, qui revenait chercher ses filles et la remercier. Il avait enseveli sa femme dans la matinée. Peu s’en était