Page:Sand - Tamaris.djvu/97

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Sicier et de Notre-Dame-de-la-Garde. Quand nous eûmes gagné un de ses relèvements, nous pûmes voir, en nous retournant vers le nord, toute la presqu’île en raccourci, c’est-à-dire le grand tapis vert de la forêt et des autres bois voisins, cachant par leurs belles ondulations les plans insignifiants de la région centrale, et ne se laissant dépasser que par le cône sombre de Six-Fours et les montagnes bleues d’Ollioules et du Pharon. De cet endroit-là, tout était ou tout paraissait désert ; rien que des arbres et des montagnes autour de nous ; auprès et au loin, pas une bastide, pas un village, rien qui trahît la possession de l’homme, puisque Six-Fours est un amas de ruines, une ville morte.

— Ne se croirait-on pas ici dans quelque île déserte ? me dit la marquise.

Et, comme je cherchais à m’orienter en apercevant la mer si loin de nous, au sud-est :

— Ne dites rien, ajouta-t-elle, écoutez ! Vous entendrez la mer qui parle à droite, à gauche et derrière nous. Elle bat le pied de ces montagnes dont nous suivons le versant intérieur. Voulez-vous monter au cap ou à la chapelle ? En trois quarts d’heure, nous serons là-haut. C’est très-beau, le sentier n’est pas trop rapide, et nous nous reposerons avant de redescendre.

Des nuages rasaient la cime de la falaise, mais ils étaient roses et sans densité. Marescat remarqua