Page:Sand - Theatre complet 1.djvu/282

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moi ? Oh ! la mauvaise engeance que ces sortes de filles-là ! C’est fier, c’est susceptible, c’est méchant ! On ne peut pas leur dire un mot sans que ça vous mette le marché à la main.




Scène XIII


SYLVAIN, ROSE, CLAUDIE, conduisant RÉMY, qui se

traîne lentement, mais qui montre une certaine inquiétude qu’il n’avait pas au commencement de l’acte ; FAUVEAU, LA MÈRE FAUVEAU entrent en même temps. Fauveau se tient soucieux et silencieux à l’écart ; sa femme s’occupe de Rémy et de

Claudie avec bonté.


la mère fauveau, au fond du théâtre.

Mais non, mais non, père Rémy, on ne vous renvoie point d’ici. On vous quitte de bonne amitié, et vous allez boire un coup devant que de partir.

sylvain, à Rose, haut.

Tenez, les voilà qui partent ! Il ne faudrait pourtant pas avoir l’air de renvoyer comme ça des gens qui ont eu un bon comportement chez nous et qui voulaient d’eux-mêmes s’en aller. Encore tantôt ma mère les avait priés de rester. Madame Rose, ça nous fait passer pour des gens rudes et sans paroles, ces manières-là ! Et vous qui d’accoutumance êtes très-bonne, vous devriez leur dire au moins une douce parole pour les consoler.

rose.

Vous êtes les maîtres chez vous. Gardez-les si ça vous convient.

fauveau, avec humeur, descendant à droite, près de Rose.

Minute ! Après vous, madame Rose, c’est moi qui suis le maître céans. La femme et le garçon n’ont rien à dire quand j’ai parlé, et je parle. Je ne me plains pas de ces gens-là. Je leur ai fait du bien, je ne le regrette point ; mais je dis qu’ils