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Page:Sand - Theatre complet 1.djvu/306

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l’aimer, de l’estimer et de le respecter toute sa vie. Et quand on sent qu’on ne peut que le mépriser, c’est mentir à Dieu, c’est faire un sacrilège. Je refuse.

denis.

La, sérieusement ?

claudie.

Je refuse.

rose.

Et j’en ferais autant à sa place.

rémy.

à Denis. Tu as offert une réparation, on l’a refusée ; maintenant j’ai le droit d’exiger celle qui me convient.

denis.

remettant son chapeau. Ah ! nom d’une bouteille ! Je ne vois pas ce que vous pouvez exiger de plus.

rémy.

J’exige que tu quittes le pays.

denis.

Par ma foi ! avec plaisir. Il y a longtemps que j’en ai l’idée. Différemment, je n’ai point envie d’être montré au doigt. Bonsoir la compagnie ! Je m’en vas chez mon oncle Raton, à plus de trente lieues d’ici, et j’y ferai tout de même une bonne fin et un bon mariage. (À Rémy.) Pourvu que vous ne veniez pas en moisson de ce côté-là. Promettez vous de me laisser tranquille ?

rémy.

le prenant au collet et le secouant un peu. Je n’ai pas de condition à recevoir de toi. Je te défends de jamais remettre le pied dans la paroisse, nulle part enfin où ma fille pourrait te rencontrer. Jure-le !

denis.

J’en jure (regardant Rose) et sans regrets !

rémy, l’éloignant du geste.

Que le bon Dieu te pardonne comme nous te pardonnons ! Puisses-tu t’amender et réparer ta mauvaise conduite par une bonne. Maintenant, tu peux t’en aller… Adieu !