Page:Sand - Theatre complet 1.djvu/426

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ARMANDE, à sa sœur.

Ma sœur, j’ai eu de l’aigreur contre vous, et je vous prie aussi de l’oublier.

Elle plie le genou devant Madeleine, qui la relève et la serre dans ses bras en pleurant.
MADELEINE, bas, à Armande.

Tu sauves la vie à Molière ! Tue-moi, si tu veux, tu seras mille fois bénie.

ARMANDE, à Duparc.

Duparc, tu m’as offensée, mais je te pardonne ! Je me rappelle le temps où tu me portais dans tes bras des journées entières en disant que tu ne pouvais pas souffrir les enfants. Veux-tu faire la paix, mon vieux camarade ?

Elle lui présente son front.
DUPARC, l’embrassant au front.

Ah ! je devrais la briser, ta chienne de tête !

PIERRETTE, qui était sortie un instant.

Monsieur Molière, on demande s’il faut frapper les trois coups.

MOLIÈRE.

Oui, certes, et bonne chance au Tartufe !

Tous sortent hors, Brécourt et Baron.




Scène X


BRÉCOURT, BARON.


BRÉCOURT.

Elle a vaincu tout le monde. Ô force fatale des âmes froides ! gouverneras-tu toujours les passions des âmes généreuses ? Mais on peut tuer Molière, on ne peut pas, on ne doit pas l’avilir, Baron !

BARON, troublé.

Que veux-tu dire, ami ?