Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/144

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honneur (Rosalinde se lève pour regarder Jacques, qui passe en ce moment dans le fond avec Adam, et allant de gauche à droite), et… Mais à quoi sert d’avoir de l’esprit avec votre cousine ? Elle ne m’écoute seulement pas !

CÉLIA, se levant aussi.

Qu’est-ce, Rosalinde ?

ROSALINDE, montrant Jacques, qui a reparu avec Adam au fond.

Je regarde ce gentilhomme qui est là-bas… Je ne le connais point… et pourtant je le connais.

TOUCHARD.

Ah ! je n’aurais pas mieux parlé !

CÉLIA, à Rosalinde, qui regarde encore Jacques.

Pourquoi prends-tu la peine de le regarder ! Si c’est un gentilhomme, ses habits sont passés de mode.

TOUCHARD.

Et sa figure aussi.

ROSALINDE.

Le voilà qui vient vers nous. Ah ! j’ai oublié son nom ; mais ses traits sont restés dans ma mémoire. Adam s’en va par le fond à droite, après avoir baisé la main de Jacques, qui entre dans l’enceinte et s’adresse à Touchard, qui est remonté pour le voir de près.

JACQUES.

Laquelle des deux est la fille du duc ?

TOUCHARD.

Toutes deux, cher étranger.

CÉLIA, à Jacques, en allant à lui.

Je suis la fille du duc qui règne. (Montrant Rosalinde.) Elle est la fille de celui qui devrait régner.

JACQUES.

Madame, vous dites plus vrai peut-être que vous ne pensez.

CÉLIA, étonnée de la brusquerie de Jacques.

Ah ! ami, que ne prends-tu le bonnet de ce fou ? Tu sembles fait pour le porter !